LA guerre antiterroriste a-t-elle vécu dans le sens que les forces armées et de sécurité intérieure impliquées dans cette guerre qu’on présentait, il n’y a pas longtemps, comme permanente ont réussi à écarter définitivement l’hydre terroriste et sont parvenues à enraciner auprès des Tunisiens l’idée selon laquelle les menaces terroristes ne sont plus que de mauvais souvenirs?
On s’est posé la question et on essaye d’y découvrir la réponse adéquate à la faveur de l’annonce par le ministère de l’Intérieur de la découverte d’une cellule terroriste dormante à Tataouine dont les membres projetaient de commettre, dans les jours à venir, c’est-à-dire à l’occasion du mois saint de Ramadan, une série d’actes terroristes dont des explosions et aussi l’empoisonnement de plusieurs personnalités.
Et les révélations faites par le ministère de l’Intérieur de préciser que les membres de cette cellule dormante dont le démantèlement intervient dans le sillage de la découverte d’une autre cellule dormante, il n’y a pas si longtemps dans la même région, prévoyaient de fabriquer, après avoir réussi à attirer un groupe de jeunes hommes et de les convaincre de passer à l’action, des produits explosifs et du poison dans le but de les utiliser dans des opérations terroristes internes.
Il reste, cependant, à relever que cette fois, l’annonce du démantèlement de la cellule dormante en question et aussi «des nombreuses enquêtes en cours y compris certaines concernant de graves crimes douaniers», comme l’affirme le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, n’a pas eu l’éclat médiatique coutumier et est intervenue dans une certaine discrétion au point que nombreux sont les observateurs et les médias qui n’ont pas accordé l’attention et le suivi requis dans de telles situations.
La guerre antispéculation et la mobilisation officielle, médiatique et aussi citoyenne qui l’accompagne ont-elles eu un effet réducteur sur les arrestations révélées par le ministère de l’Intérieur «qui montrent le niveau élevé des complots terroristes qui guettent la Tunisie» ?
Et s’il existe une conclusion ou un enseignement à tirer de cette affaire, c’est bien celui de convaincre les Tunisiens que la guerre qu’ils mènent contre les spéculateurs et les trafiquants et barons de la contrebande, de tous bords, ne doit, en aucune manière, les éloigner de la veille continue et de la mobilisation permanente dont ils ont la responsabilité de s’armer contre le terrorisme.
Le terrorisme, faut-il le rappeler, ne désarme jamais et il est de l’ordre de l’impossible qu’il se déclare vaincu.
